Je contemplais les ruines de mon esprit,
Celles où était bâtie ma pauvre vie,
Et sur lesquelles étaient plantés des arbres gorgés de fruits.
Ô ennui ! Pourquoi es-tu venu me voler tel une pie ?
Je voyais tout ce sang versé,
Celui qui en mes veines avait coulé.
Ce saint liquide maintenant empoisonné.
Ô orgueil ! Pourquoi m’as-tu transpercé ?
Je ressentais tous ces vices secrets,
Ceux qui m’ont rendu fou, ceux qui m’ont rendu laid,
Ceux qui m’ont assiégé et ceux qui m’ont défait.
Ô envies ! Pourquoi avez-vous répandu sur moi vos méfaits ?
Je m’enivrais de ces odeurs nauséabondes,
Parfums mortels de ces charmes immondes,
Vaporeux tels le cyanure, destructeur des mondes.
Ô malheur, pourquoi a-t-il fallu que je succombe ?
Pourquoi suis-je tombé
Dans le guet-apens que tu m’avais préparé ?
Tu étais pourtant l’un des plus respectés.
Toi, l’amour, sauveur de la sainte Humanité !